Dans le cadre de l’élaboration de son Atlas de la Biodiversité Territoriale, le SYTEC propose tous les mois des animations aux habitants du territoire. Après la découverte de la faune sauvage, le public était invité à découvrir les prairies fleuries avec le Conservatoire Botanique National du Massif central, mercredi 16 mai, dans une prairie de la Margeride.
Marie-Aimée Lemarchand, chargée de mission Schéma de Cohérence Territoriale Est Cantal (SCOT) au SYTEC a accueilli les 25 participants à l’école du patrimoine de Montchamp et a rappelé les objectifs de l’élaboration de cet atlas au public, qui constitue une démarche de collecte et de valorisation de la connaissance de la biodiversité du territoire. Mathieu Mercier, chargé de missions scientifiques et techniques au Conservatoire Botanique National du Massif Central (CBNMC) a rappelé les missions du Conservatoire à savoir la connaissance de l’état et de l’évolution de la flore sauvage et des habitats naturels et semi-naturels, l’identification, la conservation et la valorisation de la flore sauvage, une assistante technique et scientifique aux collectivités territoriales, et l’information et la sensibilisation du public à la connaissance de la diversité végétale du Massif central.
Les prairies naturelles de l’Est Cantal : des enjeux à la fois écologiques et économiques
Les milieux agropastoraux couvrent 40% du Massif Central et 65 % sur l’Est du Cantal ! Ils en font la plus grande prairie d’Europe. Ils hébergent une grande part de la biodiversité et constituent une richesse culturelle, naturelle et économique.
Les dernières décennies sont marquées par une évolution rapide des pratiques se traduisant par une perte massive de la diversité végétale. On estime que plus de 300 espèces de plantes des milieux herbacés ouverts (ou prairies) seraient menacées ou quasi menacées de disparition sur le Massif central. Alors que cette diversité végétale porte des enjeux majeurs pour le territoire : préserver les sols, y maintenir l’agriculture et stopper l’érosion de la biodiversité. Car elle est à l’origine des productions fromagères et animales de qualité bénéficiant pour la plupart d’une appellation d’origine protégée.
Tout comprendre sur le terrain
Les participants se sont aussi essayés à une lecture de paysage pour distinguer les milieux humides des milieux plus secs. Des gradients trophiques, c’est-à-dire des zones où le sol est plus ou moins fertile, ont aussi pu être mis en évidence. Pour déterminer ces différents milieux et « fixer des limites », les participants ont dû appréhender l‘habitat de chaque espèce. En effet, certaines sont plus adaptées aux milieux humides (Dactylorhize tacheté, Scorsonère humble, Reine des prés…) quand d’autres « préfèrent »les milieux plus secs (Petite Pimprenelle, Saxifrage granulée, Knautie des champs…).
Mathieu Mercier a proposé aux participants d’identifier, selon sa composition floristique, une prairie de la Margeride. Enchantés ils sont devenus pendant un après-midi des botanistes « amateurs ! », les yeux plantés au sol pour reconnaître les espèces de cette prairie naturelle, et même en goûter certaines : les Narcisses des Poètes, le Salsifis, la Gesse des prés, le Fenouil des Alpes, les Orchidées sauvages, la petite et la grande Oseille…
Mathieu a enfin précisé que la flore des prairies, qui a évolué depuis des millions d’années dans un contexte de sols globalement assez pauvres, n’est que peu adaptée à une augmentation de la fertilisation. On sait aujourd’hui qu’une fertilisation accrue, favorise les plantes banales et « gourmandes » au détriment d’une flore plus discrète et « frugale » pourtant indispensable à l’élaboration de produits agricoles de qualité. Les participants ont aussi échangé sur l’évolution des pratiques agricoles sur le territoire est Cantal.
Pour Renée Olivier, botaniste amateur, les fleurs sont, elles, une véritable passion : « Ce fut un après-midi fédérateur ! Une intervention d’une très grande qualité qui donne envie d’aller plus loin ! ».
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