Dans le cadre de l’élaboration de son Atlas de la Biodiversité Territoriale, le SYTEC propose tous les mois des animations aux habitants du territoire. En ce mois d’octobre 2019, le public était invité à venir découvrir les Mollusques à l’occasion de la fête des Pommes de Massiac.
Mal-connue et parfois mal-aimée la malacofaune est un groupe pourtant très intéressant par ses particularités (mode de reproduction, dissiménation) et son rôle « d’ingénieur » dans la biodiversité.
Sylvain Vrignaud, expert naturaliste, nous a proposé de faire connaissance avec les gastéropodes (escargots et limaces) et les bivalves (moules d’eau douce). « Les mollusques restent le parent pauvre dans le nouvel essor des activités naturalistes. Pourtant ils méritent une attention particulière : 42% des espèces animales éteintes, dans le monde, depuis 1500, sont des mollusques et 99% sont des espèces continentales (terrestres et d’eau douce). En Europe, 44 % des mollusques dulçaquicoles (d’eau douce) et 20 % des mollusques terrestres sont considérés comme menacés ».
Faire connaissance avec le mollusque
Le mollusque est un invertébré. Son corps est mou, dépourvu de squelette interne; non articulé. Il est généralement muni d’une coquille externe qui peut contenir l’animal en entier. Elle peut aussi ne pas exister.
La moitié de la diversité de la malacofaune terrestre d’Auvergne est constituée de petites espèces d’à peine 2 ou 3 mm qui vivent enfouies dans la litière du sol !
Sa reproduction
Il serait difficile de trouver un autre groupe zoologique avec autant de variétés dans l’expression de la sexualité.
Tout le monde connait l’escargot hermaphrodite. Il est morphologiquement mâle et femelle, produisant à la fois des spermatozoïdes et des ovules. Dans ce schéma, un partenaire est nécessaire pour qu’il y ait reproduction.
Dans certains cas, il peut exister un autre choix : l’autofécondation. Possible chez quelques espèces, elle nécessite l’intervention des deux gamètes, mâles et femelles, apportés par le même individu. Il peut aussi arriver que des individus femelles ne donnent que des femelles. On parle alors de parthénogénèse.
Chez certains escargots, les individus mâles et femelles sont biens disctincts, on parlera alors de gonochorie. Ce type de reproduction est en vérité bien plus fréquente chez les mollusques.
Son rôle « d’ingénieur »
Le rôle des mollusques terrestres est conséquent dans notre environnement, notamment dans les chaînes alimentaires. Ils sont la nourriture de très nombreux prédateurs invertébrés comme vertébrés. En outre, de nombreuses espèces de gastéropodes se nourrissent de la flore et des champignons issus de la décomposition du bois mort.
Les mollusques sont aussi d’excellents indicateurs de la qualité de l’eau et des rivières. Par exemple la moule perlière (Margaritifera margaritifera), espèce encore présente dans quelques rivières auvergnates, est sensible aux perturbations physiques des cours d’eau (curage, renforcement des berges…) mais aussi à une charge élevée en nutriments (cas du taux de nitrates).
La faible part de dissémination active des individus permet également d’évaluer l’efficacité des corridors écologiques encore présents et ainsi l’impact des aménagements provoquant parfois des ruptures fatales !
Ce groupe donne de bonnes indications sur l’état de la litière du sol et sur la quantité de bois mort, habitats qui recèlent la plus grande diversité en gastéropodes.
Sa dissémination
La dissémination peut être active ou passive. Elle est active si le mollusque se déplace par ses propres moyens. Elle reste limitée.
La dissémination passive est la plus répandue. Elle peut se faire par le vent, par l’eau, par les animaux et par l’homme et surtout ses activités. La dissémination passive permet une colonisation parfois au-delà des océans.
Les menaces
Elle sont presques exclusivement liées aux interventions humaines : pollution, modification des cours d’eau, introduction d’espèces exotiques, etc.
Les escargots par exemple sont très peu mobiles. La plupart passent toute leur vie sur quelques mètres carrés. Quand l’homme détruit leur biotope ou que le climat se dérègle, ils n’ont pratiquement aucun moyen d’aller s’installer ailleurs.
Sources Sylvain VRIGNAUD https://www.persee.fr/doc/linly_0366-1326_2009_num_78_9_13731
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